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Un plaidoyer en faveur de l’humanisme et de valeurs communes

Earth Speakr, Faces of Europe, die Verschwindende Wand, Europa im Film und vieles mehr - unsere Reihe « Kultur im Fokus » nimmt das Kulturprogramm der deutschen EU-Ratspräsidentschaft genauer in den Blick, © AA
Depuis mi-juin, le photographe Carsten Sander explore l’Europe. Sa mission : réaliser 1 000 portraits d’Européennes et d’Européens. Il a déjà parcouru 24 pays de l’UE. Il nous parle d’art, de ses rencontres fortuites et nous dit pourquoi l’Europe est sur le bon chemin de l’intégration.
M. Sander, qu’est-ce qui vous a inspiré le projet « Faces of Europe » ?
En 2015, dans le cadre du projet « Heimat. Deutschland – Deine Gesichter », j’ai photographié 1 000 personnes en Allemagne. Pour Faces of Europe, je suis allé au-delà des frontières nationales, ce que je trouve formidable. L’Europe compte tant de pays, d’histoires et de personnes différentes ! Pour « Faces of Europe », j’ai produit des vidéos et mené des interviews en plus des portraits, ce qui rend le projet encore plus vivant.
Comment s’est déroulé votre voyage ?
Nous avons voyagé dans toute l’Europe avec le camping-car « Faces of Europe », qui me sert également de studio photo. C’était vraiment un voyage impressionnant, que nous avons retardé de trois mois en raison de la pandémie de Covid-19, et que nous avons ensuite effectué en très peu de temps. Nous, c’est un cameraman et moi.

Quelle vision associez-vous à Faces of Europe ?
Avant mon voyage, je pensais que les différences entre les gens en Europe étaient considérables, mais mon expérience sur la route a été une autre. J’ai constaté que l’Europe était sur la bonne voie d’une plus grande intégration, du moins sur le plan émotionnel. « Faces of Europe » témoigne de ce vivre-ensemble en tant que communauté européenne. Elle se veut un parti pris en faveur de l’humanisme, de valeurs partagées et d’une coexistence pacifique.
Comment avez-vous choisi les personnes pour les portraits ?
Certaines d’entre elles ont été choisies pour moi par les ambassades, parce que les personnes sur place sont bien placées pour savoir qui représente bien le pays en question. Une très bonne sélection a ainsi été constituée, qui inclut des militants anti-corruption, des représentants des Roms, des écrivains, des politiques et des DJ, et même Björn Ulvaeus, un membre du groupe ABBA. La majorité des portraits est toutefois le résultat de rencontres spontanées, par exemple sur la rue ou à la gare. Nous avons simplement parlé avec les personnes et leur avons ensuite demandé si nous pouvions les photographier dans le studio mobile.
Quelles expériences avez-vous accumulé au cours de votre voyage ?
Un exemple : j’ai été particulièrement surpris par les pays baltes. Les citoyens de ces pays ont un grand sens de la communauté. Ils sont en moyenne beaucoup plus jeunes que nous – les politiques également – et ils ont donc des idées complètement différentes. La Lituanie, l’Estonie , mais aussi la Finlande, ont de très bons systèmes sociaux, souvent créés par des personnes jeunes, et grâce auxquels il y a très peu de personnes sans-abri, par exemple. L’Allemagne peut aussi apprendre quelque chose de ces pays ; cela doit aussi être possible ici.
En plus des portraits, vous avez également sélectionné une histoire par pays fournissant un contexte plus précis à une image. Quel récit vous a le plus impressionné jusqu’à présent ?
Plusieurs des histoires sont remarquables, de différentes façons. Par exemple, j’ai fait le portrait de Walter Frankenstein (96 ans), survivant juif de la Shoah, qui vit dans une maison à Stockholm et est toujours très actif. Dans l’interview, il a raconté comment à différentes reprises, pendant la Seconde Guerre mondiale, des personnes dans son entourage l’ont caché. Dans l’un de ces endroits, on lui avait donné la tâche de peindre les plinthes dans une pièce. On lui a alors dit : « Une goutte de peinture sur le sol, et tu es à Auschwitz ! » Quand quelqu’un vous raconte quelque chose comme ça, la réalité de ce que cela représente est soudain plus proche que lorsqu’on voit un documentaire télévisé. Walter Frankenstein a toujours voulu conserver son passeport allemand, bien qu’il vive depuis longtemps en Suède. Il veut pouvoir continuer à voter en Allemagne afin que les forces de droite n’y prennent pas le dessus, dit-il.
Considérez-vous que les artistes et les acteurs culturels ont une responsabilité particulière à l’égard de l’Europe ?
Pas seulement à l’égard de l’Europe, mais à l’égard du monde entier ! Mais il faut toujours commencer par son propre pays. Un certain égocentrisme et des thèmes très personnels sont si souvent au cœur des productions artistiques, ce que je ne trouve pas particulièrement approprié en ce moment. Je veux poser les bonnes questions avec mon art.
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Que serait l’Europe sans sa riche culture ? La culture crée des liens, elle est source d’entente et d’identité. À travers le vaste programme culturel de la présidence allemande du Conseil de l’UE, le gouvernement fédéral entend renforcer la sphère publique européenne et faire découvrir et ressentir la diversité culturelle de l’Europe. Pour cela, il quitte les sentiers battus et invite toutes les Européennes et tous les Européens à participer au programme culturel. L’œuvre participative intitulée « Earth Speakr » de l’artiste islando-danois Olafur Eliasson est l’élément central de ce programme et a pour objectif de faire entendre la voix des enfants de l’Europe. Les autres projets du programme, dont cinq sont organisés par le Goethe-Institut, ont lieu dans différents pays membres de l’Union européenne. Notre rubrique « Place à la culture » vous les présente dans leur contexte.